Vendu comme bien national sous la Révolution française, le couvent des Jacobins est acheté en en 1857 par Gustave Martineau , négociant en cognac, qui en fait son hôtel particulier avant de la transmettre à son fils Maurice. Également négociant en cognac, Maurice Martineau le transforme en son hôtel particulier et en fait un modèle d’Art nouveau. Entre 1890 et 1914, il fait appel à de véritables artistes comme les céramistes Théodore Deck et Émile Muller pour la réalisation des décors intérieurs (cheminées, plafonds). Il commande aussi à l’atelier parisien de Marcel Delon une série de vitraux figurant les muses de la poésie et de la musique (Salon de musique) ou des arabesques végétales et florales (Salon de billard). Maurice Martineau, bibliophile et grand collectionneur de la mémoire saintongeaise, donne à la Ville de Saintes sa collection La Martinienne (10 000 documents saintais et saintongeais) ainsi que son hôtel particulier afin d’y installer la bibliothèque municipale. Ce n’est qu’au décès de Mme Martineau, en 1938, qu’a lieu le déménagement : l’inauguration a lieu le 1er septembre 1939.
La Maison Martineau, en grande partie protégée au titre de l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques (1987, 2004 et 2005 pour l’Église), a conservé les décors tels que Maurice Martineau et sa femme les avaient imaginés. Les collections patrimoniales s’y déploient (salon, salle à manger, salle de billard, salon de musique, chambres, cuisine) et ne laissent pas de surprendre le visiteur par le charme des lieux : livres au cuir doré, peintures et vitraux ornés de fleurs se répondent en silence.