Le réalisateur et scénariste Emmanuel Finkiel a réalisé son premier film Voyages en 1999, lauréat du César du meilleur premier film. En 2000, le projet Je ne suis pas un salaud lui trotte dans la tête après un fait divers mettant en cause l'un de ses amis accusé d'agression sur quelqu'un.
Mais la gestation de ce projet de film s'avère longue et difficile : il lui faudra quinze ans pour mettre en scène cet excellent thriller sombre et nihiliste porté avec maestria par son acteur principal, Nicolas Duvauchelle.
Eddie a de quoi rebuter certains spectateurs par son caractère explosif et sa manière d'accuser un jeune homme d'agression sans détenir la moindre preuve formelle.
Nicolas Duvauchelle crève l’écran de sa présence. L’acteur fait beaucoup penser à Patrick Dewaere période Série Noire de par sa sensibilité à fleur de peau et ses moments d’explosion de colère ; nous retrouvons d’ailleurs dans Je ne suis pas un salaud un état de crise latent qui fait écho au film d'Alain Corneau.
Mélanie Thierry excellence dans le rôle de la compagne d'Eddie, une femme amoureuse mais sur le fil d'une situation amoureuse tourmentée qui peut déraper à tout moment.
Emmanuel Finkiel use d'une mise en scène prenante et inspirée qui n'a rien à envier aux thrillers indépendants américains. C'est bien simple, nous sommes happés dans cet état de crise latent du début jusqu'au dénouement, difficile à oublier, même au-delà du générique final...
Je ne suis pas un salaud, l'exemple d'un film méconnu passé quasiment inaperçu à sa sortie qui mérite le visionnage.